L'incommunicabilité ? C'est pas qu'on ne communique pas assez. On communique trop et mal.

Publié le par Marc-Olivier Caffier

Je ne résiste pas  à l’envie de citer Plutarque qui, dans ses « Préceptes Politiques » rappelle « ceux qui se lancent dans toutes les tâches politiques qui se présentent […] ont tôt fait de rassasier le peuple de leur personne et de se rendre insupportables, si bien qu’on jalouse leur succès et qu’on est heureux de leurs échecs »

Il semble que de nombreux personnages politiques contemporains, avides de communication à outrance ainsi que leur conseiller en communication n’aient pas lu Plutarque …. Quoique certains hommes politiques semblent avoir fait le choix du silence (au moins sur leurs intentions).

Cette stratégie du silence, réussit en son temps au célèbre PERICLES qui su se faire élire et réélire à de nombreuses reprises. Stratège d’ATHENE, (au sens premier du terme), il ne fut exempt d’aucun des reproches qu’encours la plupart de celles et ceux qui firent fonction de gouverner les hommes, et qui semblent donc lié à l’exercice du pouvoir.

La prise de décisions, quelle qu’elle soit, est rarement bonne ou mauvaise, mais résulte le plus souvent d’un compromis acceptable, la somme des avantages dépassant celle des inconvénients.

Pour autant, il est nécessaire pour avancer vers une société plus juste, de bousculer les gouvernants, et inlassablement, de s’indigner des injustices. L’abbé Pierre, Albert JACQUES et aujourd’hui Stéphane ESSEL, mais aussi Augustin LAURENT et les « enfants de Don Quichotte », et plus généralement les associations qui crient leur révolte contre l’injustice, ne sont pas de « doux rêveur » « Sa démonstration est si faible et la plume si incertaine qu’il n’a pas la puissance d’un pamphlet. Qui pourrait décemment s’opposer à un texte dégoulinant de bons sentiments, aux grands principes, aux grands idéaux et aux grandes idées qui y sont énoncées ? » nous explique un homme politique (avec un petit h malheureusement) dans son blog, jaloux peut-être de la notoriété de son aîné (un Homme avec un grand H), ou saisi du syndrome de la communication à outrance.

Car la soif de communiquer amène ceux qui veulent exister et ont le sentiment que leur existence et leur avenir politique se mesurent  en fonction du nombre de citation dans les médias, quitte à faire polémique, y compris au détriment de leur valeurs supposées, à l’aveuglement et la confusion entre le rôle des Politiques et celui des Vigies de notre société, des révoltés, des utopistes, de ces voix libres d’aller aux delà de la « majorité silencieuse » du « on ne peut pas faire mieux » « il faut être réaliste ».

Charles Fourier  écrivait « On commence par dire : cela est impossible pour se dispenser de le tenter, et cela devient impossible, en effet, parce qu'on ne le tente pas. »

Ni Stéphane ESSEL, ni Albert JACQUARD, ni l’ABBE PIERRE en son temps (et tous « dégoulinant de bons sentiments ») ne furent élus (quoique l ABBE PIERRE, l’ait été). Pour autant ils ont ou eurent un pouvoir d’influence, et le mérite de faire avancer les choses bien plus que de nombreux hommes politiques… Quant au premier « intellectuel engagé » que fut VOLTAIRE, qui se révolta (qui s’indigna !) contre des injustices que « l’ordre établi » n’était pas disposé à corriger, force est de constater – avec le recul – qu’il contribua grandement à l’évolution de notre société.

Publié dans SOCIETE

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