LA RETRAITE A « COR » ET A CRIS

Publié le par Marc-Olivier Caffier

En préalable à la négociation sur les retraites, le rapport du COR tombe fort opportunément pour tous ceux qui ont intérêt à créer les conditions d’un durcissement au détriment de nombreux salariés.

Pour pimenter le débat, s’ajoutent différentes enquêtes qui tentent d’opposer les soi-disant " privilégiés " que constitueraient certaines catégories sociales (fonctionnaires et quelques professions bénéficiant de régimes qui semblent plus favorables que ce de la plupart de salariés). Ainsi, la bonne vieille stratégie du " diviser pour régner " reste d’actualité.

En fait de quoi parle-t-on ? D’une extrapolation à partir de donnés dont personne n’est en mesure de valider le réalisme, qui tiennent plus de l’observation d’une boule de cristal que de l’analyse " scientifique ".

Que le problème de la retraite justifie qu’une véritable réflexion sur son devenir et sa pérennité soit engagée est une évidence. Que son financement, tel qu’il existe aujourd’hui soit pour l’avenir insuffisant, chacun peut l’admettre. Mais que cette réflexion soit uniquement " comptable ", et parte du principe que toute modification quant à ses modalités de financement est inimaginable, soit uniquement et définitivement basé sur une cotisation salariale relève du cynisme !

Il convient au contraire de mettre l’homme au centre de la réflexion et de se poser quelques questions qui me semblent évidentes :

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  • Pourquoi pour de nombreux salariés la poursuite de leur activité professionnelle passé 60 ans est-il si insupportable ? Peut-être faut-il s’interroger sur le rapport au travail, la fatigue, le stress, qu’il génère pour de trop nombreux salariés !
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  • Une retraite décente ne constitue-t-elle pas une obligation morale de la société vis à vis de chacun de ceux qui ressentent la fatigue et le besoin de " souffler " à un moment de leur vie personnelle et professionnelle ?
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  • Les profits – importants – réalisés par certaines entreprises ne sont-ils pas le fruit du travail des salariés de ces entreprises, de leur sous-traitant, des services dont elles ont bénéficiés de la part de la société en terme d’infrastructures, d’équipements, de formations ? Dès lors est-il choquant qu’elles participent à proportion du bénéfice qu’elles ont engrangés, au financement des retraites ?
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De nombreuses questions auxquelles il conviendrait de répondre doivent être posées, dans le cadre de cette réflexion. Incompatibles avec une pseudo concertation à marche forcée imposée par une " majorité " - qui ne l’est plus objectivement – soucieuse de donner des gages à son électorat le plus conservateur mais surtout le plus égoïste.

La retraite doit être l’expression d’une véritable solidarité intergénérationnelle, et le débat d’aujourd’hui doit être mis à profit pour réfléchir à notre " vivre ensemble " sans tabou.

Publié dans SOCIETE

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